#professeur choron
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"C'est toujours le chauve qui trouve le peigne dans la galette des rois." đ
Professeur Choron
#gif animé#galette des rois#épiphanie#quotes#professeur choron#fÚves#humour#galette#les rois mages#goûter#couronne#fidjie fidjie
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Comme la tartine l'ivrogne tombe toujours du cÎté qui est complÚtement beurré
Pr Choron
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FROM TNO TO COLONEL HATTIE... KING LOUIE SAYS TO YOU BLACK PEOPLE ARE HACKING SO MUCH THE INTERNET PRETENDING THEY ARE ZARABOYS IN DA HOOD BUT ME FRIEDRICH NIETSCHE OF COURSE I AM ZARATHOUSTRA LOUIS XIV XV AND XVI ALSO LOTS OF ALTER EGO IN RUEIL MALMAISON LOTS OF HURLUBERLUS KILLED 30 000 TIMES THEY THINK THEY RESSUSCITATE IN KERY JAMES... STOLE A KIRI / COMPLOT HARA KIRI ? / PROFESSEUR CHORON / CHARLIE HEBDO KILLED BY OUZZAOUITE BROTHERS AND CORRUPTED KAAMELOT STUDIOS / MALCOLM IN THE MIDDLE COMPLOT DES SUPER HEROS ET DJIHAD ATOMOSPHERIQUE QUI TUE DES ENFANTS DANS LES ECOLES EN FRANCE PROSTITUEE DE BABYLONE EST ALINE CHEVILLARD EVOQUEE DANS SLIDERS... CLOWN VOUS DIT QUE LES ROBOTS ESSAYENT DE VOUS TUER... POSSIBLE RICHARD NIXON BIOMECANIQUE... POUTINE EST REMPLACE ET COMME IL N A PAS LES JO POSSIBLE GUERRE... COMPLOT DU RACISME JORDAN BARDELA VIEUX PSEUDO MELENCHON A FAIT TIRER SUR SON PUBLIC DES ALIENES TIK TOK ET VIEILLE VOUIVRE DE MERDE QUI VEUT NOUS TUER ET ANNE HIDALGO AVEC... CYCLON / MR CYCLON / COMPLEXE MILITARO INDUSTRIEL ET LA VALETTE RACHETEE SHITA HAPPENS RECU LE PLAN CONCHITA DU SKULL AND BONES... AU BAR LE SPORTS BAR LE SERVEUR M A DIT QUE VOUS ETIEZ INJOIGNABLE... DES TROTTINETTES INTERFEDERES DES CONS DES VIOLEURS POUR ME FAIRE PETER UN CABLE... NCIS INFILTRE PAR PERETTE COMPLOTS ALIAS 1 TUEE PAR LE CHANTEUR DANS LES CHANSONS SONS OF ANARCHY MAMMON ESSAYE DE VOUS TUER PREUVES A L APPUI DES SITES DE PROUD JEWS RELIES A PROUD JOE BIDEN RELIE A DES SITES DE ROBOTS TUEURS POSSIBLE LUCIFER ET LUCYFER ON THEIR WAY... LA BETE EST UNE BOULANGERE GRAIN D OR THEORIE BERKY BEK PLAGE ALL ALONG... MARTINE JAMBON LA MERE DE MELANIE JAMBON SE PREND POUR MR OLLIER ET LES REPTILES SONT GRAVES FURAX. BANDE DE BABOUINS VOUS VOUS CROYEZ IMMORTELS ? DES SITES DE RENCONTRE QUI REPRENNENT MA TERMINOLOGIE WAHOU J AIME PAS LES VIEILLES BOULANGERES QUI SQUATTENT LES BOULANGERIES BOULANGER A RUEIL MALMAISON... OU ON VOIT DES TUEURS DE FLICS GENRE LUCAS STEPIEN QUI A ETABLI LA POLICE DE LA PENSE... BILL GATES EST EN ENFER... SITUATION HORS DE CONTROLE. J AI SKYNET SUR MON TELEPHONE REDMI 9A LE LIKOUD EST INTERESSE... JE VOUS LE LIVRE SI VOUS M EXTRAYEZ. TNO / CLOWN.
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comme statufié , dans un musée de beaux vivants !
Un artiste Belge trĂšs controversĂ© fit de mĂȘme avec des modĂšles fĂ©minins mais il y a des limites Ă la provocation surtout gratuite ; on a pas tous le mĂȘme gĂ©nie crĂ©atif de celui qui fit les beaux jours de Hara Kiri , et mĂȘme pour les enfants -GRODADA,, n'est ce pas, Professeur Choron !
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DANS LA MAISON D'AMOUR
Pour Glouglou
DĂ©saccord
Entre Bayrou et Sarkozy
Bayrou refusant la Chine
C'est communiste
Le Japon Palais de Tokyo
Années 70 on a eu
Hara Kiri le professeur Choron
Par le sexe c'est tout con
Et puis le Japon les mangas
Leurs héros plus de succÚs
Que les Comics Américains
Rappelez-vous Albator
Un imaginaire anti-américain
Doit ĂȘtre le plus fort
Lundi 21 octobre 2024
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Eloge funĂšbre de Dick Rivers par Eric Naulleau.
Eric Naulleau :
3 mai 2019  ·Â
Peu avant sa disparition, Dick Rivers avait exprimĂ© le souhait que je prononce son Ă©loge funĂšbre lors de ses obsĂšques. C'est bien tristement que j'ai respectĂ© son vĆu lors de la cĂ©rĂ©monie tenue hier en l'Ă©glise Saint-Pierre de Montmartre. Je vous en adresse ci-dessous le texte intĂ©gral.
« Pour Dick Rivers
Il est né deux fois.
La premiÚre dans les années 40, la seconde dans les années 50 quand le rock est entré dans sa vie pour ne plus jamais en sortir.
HervĂ© se disait dĂ©sormais Dick, Forneri se disait dĂ©sormais Rivers et il sâen fallait de peu pour que Nice, sa ville natale, se dise dĂ©sormais Nice.
Il nâa cessĂ© dâadapter, il nâa cessĂ© de sâadapter, ce qui demeure, on le sait, la plus belle preuve dâintelligence.
Dâadapter les classiques du rock anglo-amĂ©ricain, auxquels par sa voix le corset de notre langue française allait soudain comme un gant, mĂȘme sâil leur fallait un peu rentrer le ventre au passage.
De sâadapter aux artistes les plus divers, tous genres et toutes gĂ©nĂ©rations confondus, dâAlain Bashung Ă Julien DorĂ©, de GĂ©rard Manset Ă Francis Cabrel, de Benjamin Biolay Ă Mickey 3D, dâAxel Bauer Ă Matthieu Boggaerts. Je ne peux tous les citer, que les prĂ©sents veuillent bien me le pardonner.
Et qui dâautre que lui pouvait passer avec pareille aisance, la libertĂ© pour seul guide, lâinstinct pour seule boussole, le plaisir pour seul moteur, dâune opĂ©rette du professeur Choron Ă une piĂšce de Jean Genet, du doublage dâun personnage de dessin animĂ© Ă un film de Jean-Pierre Mocky ?
Dâune Ă©mission de tĂ©lĂ©vision Ă un jury de Sciences Po ? Dâun livre dâentretiens Ă un polar ? Un touche-Ă -tout qui nous touchait tous. Bien loin de brouiller son portrait, ces mĂ©tamorphoses ne cessaient de le prĂ©ciser, de le rapprocher de lui-mĂȘme.
A qui sâĂ©tonnerait des tours et dĂ©tours de cette ligne de vie, on opposera lâadage « Qui peut le plus, peut le moins », car Dick Rivers ne sâest pas contentĂ© dâadapter et de sâadapter, Dick Rivers sâest plus encore inventĂ© et rĂ©inventĂ©.
Au point de se transporter avec guitare et bagage de lâautre cĂŽtĂ© du miroir, au point que le rĂȘve amĂ©ricain devienne sa rĂ©alitĂ©, au point que le pays qui occupait toute son imagination dâadolescent finisse par occuper tout son imaginaire dâadulte.
Il Ă©tait non seulement lâun de nos rares artistes capable de chanter en anglais sans que le Commonwealth tout entier ne sâĂ©croule de rire, mais aussi lâun des rares Ă pouvoir partager une scĂšne avec des guitar heroes du calibre de Mick Taylor ou de Chris Spedding, mais enfin lâun des rares Ă pouvoir entonner au premier degrĂ© Sweet home Alabama entre deux sessions dâenregistrement dans les studios de Muscle Shoals.
Car il Ă©tait chez lui de lâautre cĂŽtĂ© de lâAtlantique. Pour paraphraser ce que GĂ©rard Legrand disait dâAndrĂ© Breton et de Saint Cirq Lapopie, Dick avait cessĂ© de se dĂ©sirer ailleurs. Dick avait cessĂ© de se dĂ©sirer sous dâautre cieux que ceux de Memphis, Austin ou Sheffield tout comme Dick avait cessĂ© de se dĂ©sirer sous dâautres yeux que ceux de Babette. Et tout au bout du rĂȘve, qui ne restait frappĂ© dâune ressemblance toujours plus criante avec le lĂ©gendaire Johnny Cash ? Parvenu de lâautre cĂŽtĂ© du miroir, il contemplait son reflet, il lisait sur ses lĂšvres le mot pain, douleur, la douleur que son double amĂ©ricain avait chantĂ©e dans un dernier album aux allures de testament et quâil dĂ©finissait comme lâultime vĂ©ritĂ© de lâexistence.
Dick Ă©tait un ami fidĂšle, attentionnĂ©, toujours le premier Ă souhaiter la bonne annĂ©e Ă ceux quâil aimait â prĂ©cisons quâil sây prenait dĂšs lâaprĂšs-midi du 26 dĂ©cembre, ce qui lui assurait quelques dĂ©cisives longueurs dâavance. Il ne gardait pas rancune aux oublieux, il poinçonnait rĂ©guliĂšrement le ticket de lâamitiĂ© sans exiger la rĂ©ciprocitĂ©. Ses messages nous manqueront : « Bonjour, câest votre ami, M. Rivers⊠», nous les garderons parmi nos souvenirs et dans la mĂ©moire de nos portables.
Il nâest guĂšre dâusage dâintroduire une note polĂ©mique dans la partition des hommages funĂšbres, mais nombreux sont les amis ou les admirateurs de Dick Rivers, ou les deux Ă la fois, on parlera en ce cas dâamirateurs, qui gardent gros sur le cĆur le traitement dĂ©sinvolte qui lui fut parfois rĂ©servĂ©, cette maniĂšre aussi incomprĂ©hensible que rĂ©pĂ©tĂ©e de le prendre de haut â comme un cousin de province relĂ©guĂ© en bout de table familiale.
Nâen dĂ©plaise aux mĂ©prisants, nâen dĂ©plaise aux condescendants, cons descendants que jâai Ă©crit en deux mots mais que je prononce en un seul par respect pour ce lieu, Dick Ă©tait et restera le plus authentique de tous ceux qui virent un jour le soleil se lever Ă lâouest et en restĂšrent pour toujours Ă©blouis.
Dick Rivers est mort le jour anniversaire de la naissance dâHervĂ© Forneri, tous deux aussi insĂ©parables ici-bas que dans lâau-delĂ , comme si rien nây faisait, ni lâĂ©loignement dans le temps, ni lâĂ©loignement dans lâespace, ni mĂȘme la mort, dans les rues dâAustin comme dans les rues du vieux Nice, jamais le grand Dick Rivers ne lĂącherait la main du petit HervĂ© Forneri. Nous les pleurons aujourdâhui tous les deux.
Quand on lui demandait lâannĂ©e derniĂšre sâil avait un message Ă lâadresse de son public, Dick rĂ©pondit « Venez me voir nombreux et aimez-moi ».
Il suffit de voir tous ceux que rassemblent aujourdâhui en cette Ă©glise Saint-Pierre de Montmartre le deuil et lâhommage pour comprendre que son message a Ă©tĂ© reçu. »
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Gros lot de Magazine Zero (ils sont zĂ©ro ils sont dans zĂ©ro) Voici un lot composĂ© de 22 magazines des annĂ©es 1986-1987-1988 Correspondant aux 13 premiers magazines et leur supplĂ©ment. NumĂ©ros 1 Ă 13 Tous complet 1 seul numĂ©ro les agrafes sont dĂ©tachĂ©es donc Ă©tat correct mais complet aussi ZĂ©ro était une revue humoristique française, thĂ©oriquement mensuelle mais Ă pĂ©riodicitĂ© variable, diffusĂ©e par colportage et publiĂ©e de 1953 Ă 1958, date Ă laquelle elle a Ă©tĂ© rebaptisĂ©e CordĂ©es. Cette publication est principalement connue pour avoir comptĂ© dans son Ă©quipe François Cavanna et le professeur Choron, qui l'ont ensuite quittĂ©e pour lancer Hara-Kiri. Le titre a Ă©tĂ© ïżœïżœ nouveau utilisĂ©, de 1986 Ă 1988, par un magazine d'humour auquel collaboraient Cavanna et Choron. En 1986, alors qu'Hara-Kiri, rachetĂ© par un Ă©diteur italien, paraĂźt toujours avec Choron comme rĂ©dacteur en chef, ZĂ©ro renaĂźt sous l'impulsion de Henri-Claude Prigent, ancien directeur des Ăditions du Square... #librairiemelodieensoussol #melodieensoussol #oiseaumortvintage #libraire #librairie #librairiemarseille #librairieparis #librairieindependante #librairieenligne #librairiedoccasion #livresdoccasion #bookstagram #booklover #harakiri #professeurchoron #cavanna https://www.instagram.com/p/Cor9pUvsa0d/?igshid=NGJjMDIxMWI=
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Jean-Paul Sartre: « L'enfer, c'est les autres » Le Prof. Choron a toujours une solution: « Quâils crĂšvent !! »
đ Merci Professeur...!!! đđ§
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CimetiĂšre du Montparnasse. Paris. France.
Georget Bernier dit Professeur Choron, Créateur du journal satyrique Hara-Kiri.
Phototographed by Christophe MaĂźtrejean.
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« Ceux qui mourront avant l'an 2000 sont des cons » â acrylique, 1998. Sur une idĂ©e et un texte du professeur Choron, mais finalement non paru dans le calendrier 1999 de La Mouise, comme il en est question dans l'histoire « La mort de mon pĂšre », publiĂ©e ci-dessous.
#1998#mourant#perfusion#lit#oreiller#hopital#bave#choron#professeur choron#la mouise#humour#acrylique
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Le retour du professeur Choron aujourd'hui dans les Trésors de la Flibuste !
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Gonzaï n°10 // 2015
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Better days
#better days#supertramp#queen#innuendo#professeur choron#révolutions#troupeaux#abattoir#be free to yourself#show yourself#we'll keep on trying#release your mask#trust in me#the jungle book#kaa#you can be anything you want to be#face the facts of being what you are#future#poster#aurianneor#artists on tumblr#creation#sustainability#soren kierkergaard#vision#help#better life#trust me#be free#change
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Vendredi 28 janvier 2022
Zineb el Rhazoui et la gauche pro-Macron
On me dit que Zineb El Rhazoui, femme intelligente et courageuse, aurait dĂ©clarĂ© avoir lâintention de voter pour Emmanuel Macron⊠sâil est candidat Ă©videmment. Ce nâest pas la premiĂšre, ni la derniĂšre des ex-proches de Charlie Hebdo qui aura Ă©tĂ© sensible aux sirĂšnes du macronisme mondialiste multi-culturel.
Philippe Val, ex directeur de Charlie Hebdo , et Caroline Fourest, chroniqueuse dans cet hebdomadaire, nâen disent pas que du mal, loin de lĂ . Ils viennent tous deux de la gauche. Que reprĂ©sente la gauche pro-Macron dans les sondages actuels et combien pĂšsera-t-elle dans les urnes ? Ce qui est certain, câest que sans elle le PrĂ©sident Macron  ne pourra pas ĂȘtre rĂ©Ă©lu, il le sait et il devra donc donner des gages autres que la PMA. Quâen auraient pensĂ© Cavanna, Reiser, GĂ©bĂ©, Cabu, le professeur Choron pour Hari-Kiri ? Autres temps, autres sensibilitĂ©s. Et toutes celles et tous ceux qui, aprĂšs lâattentat, ont dĂ©filĂ© en scandant JE SUIS CHARLIE avaient-ils conscience de «rouler» pour celui qui allait devenir prĂ©sident de la RĂ©publique en 2017 ? Mais câĂ©tait avant, avant la dĂ©route du PS et la campagne actuelle dâAnne Hidalgo qui vient de renoncer Ă la primaire de la gauche et nâarrive pas Ă enclencher la seconde, qui vient aussi de dĂ©clarer : « Jamais nous ne reculerons.» Câest normal quand on a derriĂšre soi un ravin.
François BAUDILLON
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BOOKHOUSE GIRL #60 | Chloé SAFFY, romanciÚre
(Crédit photo : Patrick Cockpit )
On Ă©tait venu vers elle avec un projet autour de Bret Easton Ellis, pour notre collection des Feux Follets. On pensait Ă un Ă©loge de Lunar Park ou Moins que zĂ©ro, plutĂŽt quâau trop brutalement Ă©vident American Psycho. Et puis la voilĂ qui contrait nos propositions avec un dĂ©sir de livre sur Donna Tartt. Non seulement ChloĂ© Saffy, sorte de bluesgirl en rollers ou de Miss Orange dans un remake fĂ©ministe de Reservoir Dogs, câest selon les jours, Ă©tait la premiĂšre femme Ă pousser les portes du Feu SacrĂ© pour y signer un essai (on est fin 2017 quand on commence Ă en parler), mais ça ne suffisait pas, elle faisait avec raison entrer avec elle une femme parmi les Ă©crivains louangĂ©s par les Feux Follets. Ce sera lĂ sa premiĂšre incursion dans lâunivers de lâessai littĂ©raire. AprĂšs quâelle a Ă©panoui plusieurs de ses livres via le monde vĂ©nĂ©neux du roman, Subspace permet enfin Ă ChloĂ© Saffy de nous dire qui elle est. La romanciĂšre Ă©prise de narrations polaroĂŻdes, sombres et sexuĂ©es, parle comme elle Ă©crit et vice versa. Et Ă lâenvers de ses thrillers prĂ©cĂ©dents, se raconte Ă Je perdu dans cette farandole mĂ©thodique oĂč pas un pied ne dĂ©passe : on lâentend Ă©crire, ChloĂ© Saffy, lente et affirmĂ©e, de son timbre mesurĂ©, elle qui dit croire en la supĂ©rioritĂ© du tank sur tout autre moyen de transport. Ecrire sur cet amour de jeunesse quâest le MaĂźtre des illusions, livre de Donna Tartt que Saffy a dĂ©couvert comme on sâinitie Ă la passion charnelle ; Ă©crire sur les effets de ce qui sâapparente moins ici Ă une aventure au fil du temps et des relectures quâĂ une liaison ; Ă©crire sur lâexercice dâadmiration que rĂ©clame lâambition de se faire Ă©crivaine Ă son tour ; sur lâalliage complexe de lĂącher-prise absolu et dâautodiscipline martiale suscitĂ© par ce dĂ©sir de littĂ©rature, entrĂ© en Ă©cho avec lâĂ©preuve de lâamitiĂ©, du sexe et du travail ; sur la comprĂ©hension de toute vie en sociĂ©tĂ© comme dâun monde cachĂ©, celui des fantasmes des autres ; sur cet Ă©quilibre entre dĂ©fiance et abandon face au mentorat que suppose tout maĂźtre, tout modĂšle ; sur la dĂ©ception et la trahison comme baptĂȘmes nĂ©cessaires pour apprendre Ă ĂȘtre quelquâun, Ă dĂ©faut de devenir soi ; Ă©crire sur le recours au sexe ritualisĂ© comme vĂ©hicule destinĂ© Ă conduire ceux qui sây adonnent vers les niveaux supĂ©rieurs du jeu mental, au sein de dispositifs ludiques autant que politiques oĂč tout sâapparente Ă une scĂšne de meurtre, afin de mieux circonscrire lâobjet de notre quĂȘte : pourquoi Ă©cris-tu ceci, toi que je lis ? Embryons dâune piste avec les rĂ©ponses de ChloĂ© S. au questionnaire des Bookhouse Girls and Boys.
| Que trouve-t-on comme nouvelles acquisitions dans âta bibliothĂšque ?
Beaucoup de romans rĂ©cents en fait. Et des français ou francophones ! Journal de L. de Christophe Tison (Lolita vu du point de vue de Lolita), Protocole Gouvernante de Guillaume Lavenant (un mix entre L'Insurrection qui vient et Fight Club, le film, plus que le livre), ou Querelle de Kevin Lambert (une grĂšve dans une scierie au QuĂ©bec, menĂ©e par un personnage en forme de fantasme homo-Ă©rotique Ă fond la caisse). Le Royaume enchantĂ© de James Walsh, suite au visionnage dâun vlog consacrĂ© Ă Taram et le chaudron magique, qui raconte les coulisses de Disney dans les annĂ©es 80, mais pas encore commencĂ©. Et le Mister Miracle qui vient de sortir, en vue dâune Ă©tude sur le personnage de Big Barda. Et le White de Bret Easton Ellis en dĂ©pit de sa traduction dĂ©sastreuse : sĂ©rieusement, câest honteux que Robert Laffont lâait laissĂ©e en lâĂ©tat. JâespĂšre quâils la reverront pour la version poche.
| Quels livres marquants aâs-tu dĂ©couvertââ â Ă l'adolescence et que âtu possĂšdes toujours ? Â
La BD Silence de ComĂšs, peut-ĂȘtre le premier livre qui mâa fait pleurer Ă grosses larmes. Maus de Art Spiegelman : câest le livre qui a permis Ă toute une gĂ©nĂ©ration de dĂ©couvrir le gĂ©nocide juif sous un prisme plus intime, plus impactant que des dizaines de docs et dâessais. Le Transperceneige aussi, parce que la dimension post-apocalyptique sans issue, la fascination du dĂ©sert de glaces. Ăa fait beaucoup de BD en fait, plus que de romans ! Je lisais beaucoup de romans dĂ©jĂ ado, mais au final jâen ai gardĂ© trĂšs peu de cette Ă©poque. Jâai tenu un journal de mes lectures, mais faudrait que je remette la main dessus⊠Â
| Sans égard pour sa qualité, lequel de tes livres possÚde la plus grande valeur sentimentale, et pourquoi ?
Daddyâs girl de Janet Inglis. Câest un livre qui a une histoire particuliĂšre dans ma vie, parce que je crois que dâune part, câest le premier que jâai achetĂ© sur recommandation de la presse (et encore, câĂ©tait un encart minuscule dans VSD), que jâavais 15 ans (lâĂąge de lâhĂ©roĂŻne), et aussi parce que celui-ci ne provenait ni du prĂȘt dâun proche, ni dâune bibliothĂšque. Ensuite, parce quâil sâagit dâun des premiers livres Ă©rotiques aussi troublants, crĂ»s et amoraux que jâai pu lire. Encore maintenant. Et je pense quâil serait assez difficile Ă publier aujourdâhui, que ça soit en anglais ou en français : peut-ĂȘtre que la jeune gĂ©nĂ©ration le trouverait dĂ©goĂ»tant ou dĂ©testable⊠Il existe dâailleurs une suite, que jâai dĂ» lire en anglais, car Le Seuil nâen a pas acquis les droits. Qui va encore plus loin que le premier livre. Ce que je peux dire, câest que ce livre a dĂ©terminĂ© beaucoup de choses dans mon rapport Ă la fiction en gĂ©nĂ©ral, Ă la fiction qui utilise le sexe comme lâun des arcs narratifs les plus importants dâune histoire en particulier. Avec le recul je rĂ©alise que ce qui mâa plu, câest aussi que le livre a Ă©tĂ© vendu non comme un roman Ă©rotique, mais simplement un roman contenant du sexe explicite. On a dĂ©sormais lâimpression quâil sâagit dâune chasse gardĂ©e de lâautofiction. Ici, on parle dâune fiction pur jus, avec intrigue, personnages trĂšs caractĂ©risĂ©s, etc.  Avec de plus un message moral assez dĂ©rangeant. Si ce livre a une rĂ©sonance encore particuliĂšre, câest aussi quâil est sorti en 1996. JâĂ©tais lycĂ©enne et identifiĂ©e comme la sulfureuse de la bande, parce que je lisais dĂ©jĂ de la fiction Ă©rotique et je regardais des films connotĂ©s (si tant est que Lunes de fiel et Showgirls rentrent encore dans cette catĂ©gorie !). Du coup, quand jâai commencĂ© Ă faire circuler ce livre parmi mes copines, il y avait encore un parfum dâinterdit dessus, Ă la fois parce que jâĂ©tais le prĂȘteur et aussi pour le sujet quand mĂȘme hardcore : une hĂ©roĂŻne de 15 ans, sĂ©duite par son inquiĂ©tant beau-pĂšre photographe au nez et Ă la barbe de sa mĂšre... Ma meilleure amie me disait encore que ce qui avait bien fonctionnĂ© Ă lâĂ©poque, câest aussi le fait quâelles lâont toutes lu un peu en cachette, en planquant le bouquin et en essayant dâĂȘtre sĂ»res que les parents ne tomberaient jamais dessus⊠Je lâai rachetĂ© trois fois depuis, tellement il a Ă©tĂ© prĂȘtĂ© et abĂźmĂ©. Et je lâai beaucoup offert !
| Lequel deâ teâs livres prĂȘterâais-âtu Ă quelqu'un qui te plaĂźt ? Â
Jâai de plus en plus de mal Ă prĂȘter les livres : faut tenir un journal de bord avec Ă qui tu as prĂȘtĂ© quoi et Ă quel moment... En plus, prĂȘter un livre, ça veut aussi dire revenir Ă la charge pour savoir sâil a bien Ă©tĂ© lu etc. Mieux vaut les offrir, quand on le peut. Au moins la personne peut sây plonger quand elle en a vraiment envie ou quâelle a la disponibilitĂ© mentale pour. AprĂšs, ça dĂ©pend Ă qui je prĂȘte. Un ou une amie ? Quelquâun avec qui je veux coucher ? Une personne que je souhaite impressionner ? Un collĂšgue ? PrĂȘter un bouquin au final, câest Ă la fois y mettre de soi, mais aussi penser Ă la personne qui le reçoit : essayer de trouver quelque chose qui lui est propre, et qui vous a fait penser Ă elle quand vous lisez. Que ça soit par le style, lâhistoire, les personnages, les enjeux. Câest tenter de crĂ©er un lien. Câest comme Ă©crire une lettre : lâespace dâun moment, vous ĂȘtes en tĂȘte-Ă -tĂȘte avec la personne, vous ne pensez quâĂ elle. Choisir un livre, que ça soit pour offrir ou pour le prĂȘter, câest essayer de savoir ce qui va vous connecter Ă elle. Avec plus ou moins de rĂ©ussite.
| Que trouve-t-on comme livres honteux dans âteâs rayonnages ? Â
Ah, la fameuse notion de honte sur ce quâon lit ! Difficile Ă dire, car ce que jâai pu lire de honteux, je ne le conserve pas. Allez, peut-ĂȘtre le bouquin que Jacques Charrier a Ă©crit suite au premier tome des mĂ©moires de son ex-femme Brigitte Bardot ? Je lâai acquis Ă une pĂ©riode oĂč jâĂ©tais fascinĂ©e par elle, du moins la carriĂšre dâactrice et de chanteuse. Jâai achetĂ© pas mal de recueils de photos, des disques, vu des films⊠Lire son ex-mari, câest dĂ©couvrir le versant noir du personnage, et de la fabrication dâune star et de sa lĂ©gende. Dans la mĂȘme veine, mais pour moi, il nâest pas du tout honteux, câest le livre que Maria Riva a consacrĂ© Ă Marlene Dietrich. Au-delĂ de lâintimitĂ© de la star vue par sa fille, câest tout un pan de lâhistoire du cinĂ©ma allemand et hollywoodien des annĂ©es 20 aux annĂ©es 50 qui se dĂ©ploie. Ăa se lit comme un roman. Tout comme lâautobiographie de Schwarzy ! Celle-ci, câest carrĂ©ment une Ă©popĂ©e sur un mec bigger than life. Est-ce que câest honteux ?
| Quels livres aâsâ-âtâu hĂ©ritĂ© de âteâs proches ? Â
Les albums de CrĂ©pax, comme Histoire dâO et Emmanuelle. Un recueil consacrĂ© Ă lâhistoire de la torture au fil des siĂšcles, richement illustrĂ© et trĂšs bien documentĂ©. Les fiches bricolages du Professeur Choron. Ils proviennent tous de mon pĂšre : quand il est dĂ©cĂ©dĂ©, ma sĆur et mon frĂšre ont estimĂ© presque sans discuter que jâavais la prioritĂ© pour les choisir. Chez ma mĂšre, jâai piquĂ© des BD avant tout : le premier tome de Sambre de Yslaire (la scĂšne dâamour au tombeau qui a je pense traumatisĂ© des gĂ©nĂ©rations dâadolescentes Ă tendance gothique⊠on rĂȘvait toutes dâĂȘtre Julie dĂ©bauchant Bernard, le jeune bourgeois ombrageux !), Eva de Comes pour son esthĂ©tique trĂšs RĂ©publique de Weimar et son histoire perverse et trĂšs efficace sur le plan narratif. Câest Ă peu prĂšs tout. Ensuite, jâai achetĂ© tous mes livres seules ou on mâen a offert.
| Le livre que âtu as le plus lu et relu ? Â
Peut-ĂȘtre LâAdversaire dâEmmanuel CarrĂšre. Il a donnĂ© lieu Ă une quantitĂ© scandaleuse dâimitations, et en gĂ©nĂ©ral, elles sont assez ratĂ©es. Lui a rĂ©ussi Ă trouver un Ă©quilibre dĂ©licat entre la fascination et le dĂ©goĂ»t que cette histoire dĂ©clenche en lui, il rĂ©ussit Ă parler de ce tueur sans jamais le glorifier et de fait, permet en creux Ă ses victimes dâexister. Câest aussi un beau livre sur le mĂ©tier dâĂ©crivain, sur le deuil, lâeffroi. Câest avec celui-ci que son Ă©criture a trouvĂ© sa forme la plus bouleversante : fluide, prĂ©cise, Ă©purĂ©e, juste. CarrĂšre, câest lâauteur qui tâattrape en deux pages avec un style en apparence trĂšs simple. Mais quand tu le dĂ©cortiques, tu vois combien câest travaillĂ©Â : rien ne dĂ©passe, tout a un sens. DerniĂšrement, celui chez qui jâai retrouvĂ© cette Ă©pure, câest Sylvain Prudhomme avec Par les routes. Câest le premier roman que jâai lu de cet auteur, ; il a une Ă©criture prĂ©cise, dĂ©licate, câest quasi de la littĂ©rature japonaise : quelques dĂ©tails distillĂ©s en douceur, une justesse poignante, une maniĂšre de te mettre face Ă toi-mĂȘme.
| Le livre qui suscite en âtoi des envies symboliques d'autodafĂ© ? Â
Ouhla. Je ne peux pas souscrire à ça, Ă©tant Ă©crivain moi-mĂȘme. Ăa me bouleverserait de savoir que quelquâun veut brĂ»ler mes livres, mĂȘme symboliquement ! Par contre, napalmer les bureaux de certains Ă©diteurs qui ne font pas leur boulot, ça oui. Ne pas faire son boulot, ça veut dire prendre des manuscrits sans faire travailler leurs auteurs dessus : y a une quantitĂ© de bouquins publiĂ©s oĂč il est Ă©vident que lâĂ©diteur nâa rien branlĂ©. Etre capable de dire quand il faut couper ou reprendre, approfondir ou au contraire rendre elliptique. Peut-ĂȘtre que ça Ă©viterait Ă beaucoup les envies non pas dâautodafĂ©s, mais du moins lâenvie de balancer le bouquin derriĂšre lâĂ©paule Ă la Jean-Edern Hallier !
| On âte propose de vivre Ă©ternellement dans un roman de ton choix, oui, mais lequel ? Â
TrĂšs dur Ă dire⊠allez deux me viennent. Alcool de Poppy Z. Brite, pour vivre Ă la Nouvelle OrlĂ©ans, bien bouffer, gĂ©rer un restau improbable, ĂȘtre entourĂ©e dâune bande de potes gĂ©niaux et vivre dans un corps masculin et dans un couple gay. Et dans La Conspiration des tĂ©nĂšbres de Theodore Roszak. Parce que câest lâun des seuls romans qui parle aussi bien de cinĂ©ma, et te fait toucher du doigt la puissance de la pulsion scopique, sa dimension fantasmatique, dangereuse et Ă mĂȘme de gĂ©nĂ©rer un trouble durable. Et parce que Max Castle semble ĂȘtre un personnage hautement recommandable.
| Quel est l'incunable que âtu rĂȘves de possĂ©der, ton Saint Graal bibliophilique ? Â
Tous les livres imaginaires quâon trouve dans les films ou les romans. Je suis fascinĂ©e par les « faux livres » dans le cinĂ©ma, notamment les objets, pour lesquels on crĂ©e une fausse couverture, un faux titre, un background. Tout comme les faux journaux intimes des personnages qui sont toujours richement illustrĂ©s, dĂ©taillĂ©s⊠Celui de Melissa P. dans le film du mĂȘme nom de Luca Guadagnino, ça serait mon rĂȘve de le rĂ©cupĂ©rer. Et il y a bien sïżœïżœr les « faux romans dans les romans » qui concernent des personnages dâĂ©crivain : en gĂ©nĂ©ral, les livres quâĂ©crivent ces personnages sont rĂ©duits Ă des extraits. Quâest-ce quâils donneraient ces livres, sâils existaient vraiment ? Note dâailleurs que pour les faux journaux intimes issus dâune Ćuvre tĂ©lĂ©visuelle, celui que Jennifer Lynch a Ă©crit en tant que Laura Palmer est trĂšs rĂ©ussi. Aussi glauque, Ă©trange et transgressif que la sĂ©rie.
| Au bout d'une vie de lecture, et s'il n'en restait qu'un ?
DĂ©jĂ , jâai mĂȘme pas quarante ans, donc comment avoir un avis tranchĂ© sur la question ? Disons, que sâil nâen reste quâun, ça sera le livre qui aura rĂ©sistĂ© Ă tous les dĂ©mĂ©nagements, celui qui aura Ă©tĂ© offert, prĂȘtĂ©, transmis, rachetĂ© un nombre incalculable de fois, parce quâil devient trop abĂźmĂ© Ă force dâavoir Ă©tĂ© lu. Maintenant te dire lequel dĂšs maintenantâŠ
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